Irène, le nouveau visage de l'agriculture à Agbantokopé
Ce n’est pas la terre qui manque au groupement agricole ‘Alodeklo’ dans la préfecture de Vo (sud-Togo) mais plutôt un accompagnement efficient et efficace.Irène Agbantô, jeune agricultrice et présidente de ce groupement de 30 membres dont la moitié est composée de femmes, pose déjà de bonnes actions et espère se faire mieux accompagner pour passer à l’échelle.
"J’ai compris que si nous devenons une coopérative, nous serons mieux accompagnés et même aidés depuis la production jusqu’à la mise en marché de nos produits", lâche-t-elle à agridigitale.net.
Lire aussi : Pourquoi notre groupement agricole a échoué ?
Sur une superficie de 2 hectares à Agbantokopé (canton de Togoville), ce groupement produit essentiellement du maïs, du haricot et du manioc chaque saison.

"Vu déjà l'ampleur de nos travaux, nous voulons dès l'année prochaine passer à 5 ha. Nous avons assez d'espace, ce qui fait que nous n'aurons pas de soucis pour augmenter notre surface cultivable. Nous transformons nous même notre manioc en farine comme le gari et le tapioca que nous vendons nous même sur le marché local" témoigne-t-elle.
Où trouver le marché pour les produits ?
"Jusqu’à présent, notre maïs est toujours vendu au bol et nous utilisons les semences de la dernière récolte que nous conservons pour semer à la prochaine campagne. Nous voulons maintenant professionnaliser les choses, et donc nous nous sommes approchés de l'Institut de conseil et d'appui technique pour nous aider à mieux nous organiser et bénéficier des accompagnements de l’Etat", fait savoir Irène.
Elle relève que le plus grand défi de sa coopération, c’est de trouver un marché fixe pour leurs produits afin de gagner du financement et miser sur les campagnes suivantes.

Pour diversifier les revenus, le groupement s’est également lancée dans la pisciculture et la culture maraîchère surtout la production de la tomate et du piment rouge.
Irène plaide pour un accompagnement efficace et un renforcement de capacités sur chaque maillon développé par le groupement qui s’organise pour devenir une "Société coopérative simplifiée."
Les terres sont disponibles mais personne n’exploite
Le chef de Togoville Togbui Joël kwassi Mensah Mlapa VI est préoccupé par le développement de l’agriculture dans sa localité.
Le roi avait même interdit la vente des terres agricoles, mais il est au regret que très peu d’administrés s’intéressent réellement à l’agriculture dans cette première ville du Togo.
Selon lui, il est indispensable de mettre en valeur ces terres en devenant des acteurs de développement à travers l’entrepreneuriat agricole.
Lire aussi : Le roi Mlapa interdit la vente des terres cultivables
"J’ai reçu une fois la visite du groupement ‘Alodeklo’ et personnellement, je me suis rendu sur le terrain pour voir concrètement de quoi il s’agissait. J’ai constaté qu’ils avaient de très bonnes idées à mettre en valeur sur la terre. Mais comme tout entrepreneur, il leur faudra un coup de pouce dans la production mais aussi et surtout l’accès au marché après la production", plaide le roi Mlapa VI de Togoville.
----------
Palakiyêm Sandali de retour de Agbantokopé pour agridigitale